Monrovia – Alpha Tamba a commencé à donner du sang en 2002, alors qu'il était réfugié dans le camp de Kountaya en Guinée, durant la guerre civile dans son pays natal, le Libéria, où il a été témoin des conséquences dévastatrices des pénuries de sang.
« Je me souviens d’une femme qui saignait abondamment après l’accouchement. Elle avait désespérément besoin de sang. Les médecins du camp avaient sollicité les résidents pour des dons de sang, mais personne ne s’était manifesté », raconte-t-il.
Cette scène a réveillé un souvenir d’enfance. « J’ai repensé à l’époque où la mère d’un ami était décédée en couches faute de sang pour effectuer une transfusion », poursuit Alpha. Il s’est senti obligé de se lever et de donner de son sang à la femme malade. Assister au rétablissement de cette femme lui a procuré un profond sentiment d’accomplissement, nourrissant ainsi son aspiration à devenir professionnel de la santé et donneur de sang régulier.
Tout en poursuivant son rêve de devenir professionnel de la santé, Alpha continuait de s’affirmer comme un champion de la cause du don de sang. Pendant ses stages à l’école de médecine, Alpha a appris qu’une autre femme, du même groupe sanguin que lui, nécessitait d’urgence une transfusion sanguine. Il n’a pas hésité un seul instant à donner de son sang. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il s’est avéré que cette femme appartenait à la même communauté que lui, ce qui a eu pour effet d’établir un lien durable entre leurs familles.
Alpha est convaincu de l’importance du don de sang régulier, non seulement pour répondre aux besoins immédiats, mais aussi pour constituer des réserves suffisantes dans les banques de sang. « Le Libéria, tout comme de nombreux pays africains, fait face à de graves pénuries de sang, alors que la disponibilité de sang aurait permis de sauver de nombreuses vies », fait-il observer.
Le message d’Alpha est clair : le don de sang est un acte d’amour, de bonté et de partage de la vie. « Étant moi-même jeune, je tiens à encourager les jeunes à devenir des donneurs de sang réguliers. La vie que nous sauvons aujourd’hui pourrait nous venir en aide ou venir en aide à l’un de nos proches demain, sait-on jamais », a-t-il conclu.